Dans la soirée du lundi 21 novembre, les cantonniers de l’ONG Femme d’Aujourd'hui ont déversé les poubelles et les déchets partout dans l’espace Kintambo-Magasin. Ils ont pour motif les arriérés de salaire des 7 mois.
Ce matin du mardi 22 novembre, des nombreux passants ont piétiné des déchets au moment de prendre un taxi ou un bus.
Tout près des poubelles vertes de Kintambo-Magasin, des milliers de déchets saturent l’espace. D’autres saletés se retrouvent déjà sur la surface de la route. On peut même voir les bouteilles de jus en plastique broyées par les véhicules qui passent.
À quelques mètres de là, un camion de Kin Bopeto est garé. Devant lui, quelques agents de la Régie d’Assainissement de Kinshasa (RASKIN) se sont empressés de balayer.

“On nous a appelé pour qu’on puisse balayer les saletés que les agents qui balayent le soir ont jetté. Les déchets sont partout, ils sont en colère pour leur salaire non payé”, dit un des agents de RASKIN.
Dépêché sur place, un cadre de la ville de Kinshasa a prétendu que ce n’était pas du sabotage de la part des travailleurs de la nuit.
“Ce n'est pas un sabotage. Ce sont les gens de salubrité de l’ONG Femme d’Aujourd'hui qui oeuvrent à Kintambo-Magasin. Ils travaillent ici la nuit et ils ont déversé les immondices par un coup de colere”, a-t-il indiqué.
D'autre part, le cadre qui supervise les travaux au sein de cette Ong a donné la raison de cette situation.
“La raison est que les partenaires de la ville de Kinshasa n’ont pas payé leurs employés pendant un bon moment et c'est ainsi que cette situation est venue”, précise l’agent sous couvert d’anonymat.
Dans un poteau, ces agents ont placé un calicot avec quelques écrits qu’on peut lire “Kin Bopeto, 7 mois non payés. Tozo futama te (on ne nous paie pas)”.

Par ailleurs, trois agents notamment trois femmes, Travailleuses de la nuit et du jour, trouvées sur place ont également témoigné.
"Ça fait déjà 7 mois que nous sommes impayés. Et nous qui travaillons le matin, ceux de l'après-midi comme du soir. Nous connaissons tous le même problème”.
De son côté, maman Marie (nom d’emprunt) qui a la Septantaine, “Nous n'avons même pas l’argent de transport, vous pouvez imaginer comment on doit faire pour vivre”, lâche la dame avec une brosse à la main.
Plus loin, une cantonnière de l’ONG Femme d’Aujourd'hui nous a poursuivi pour dire: “Je souffre beaucoup comme vous me voyez, là où je loue la maison, on me demande de sortir, j’ai plus le moyen pour scolariser mes enfants, c’est dur”, témoigne la dame qui semble dévastée par les événements.
Cette situation ne touche pas que les agents de l’ONG Femme d’Aujourd'hui. Les agents de RASKIN sont également touchés par le problème des arriérés de salaire de plus de 5 mois. Ces derniers ont prévu dès ce mercredi d'observer un mouvement de grève et un faire un sit-in devant leurs locaux.