L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) constate que les caisses de l’État sont toujours dans le rouge malgré l’annonce du gouvernement de l’augmentation des réserves de change internationale de 505,71 millions $ à 1,2 milliard $ entre mars et fin mai 2021. C’est ce qu’elle a révélé mercredi 29 décembre 2021 par un communiqué de presse.
«Rappelons que l’utilisation des réserves de change par le gouvernement est prohibée
par la loi relative aux finances publiques. Et ne peuvent par conséquent financer son
programme d’actions. Cependant, malgré cet accroissement, nous constatons que l'État congolais est toujours dans la zone rouge. D’autant plus que ces réserves internationales sont inférieures à six semaines d’importations des biens et services, seuil minimal requis pour les économies de la sous-région dans le cadre du Programme de Convergence Macroéconomique de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe).Ce qui signifierait que la balance de paiement de la RDC demeure fragile», peut-on lire dans leur communiqué.
Elle dénonce par ailleurs, la réticence de la Banque centrale du Congo à mettre en place d’une commission mixte, dont la mission consiste à la vérification des recettes d’exportation des produits miniers, conformément à la loi minière en vigueur. «Pour l’Odep, ces 60% des recettes constitueraient un matelas important des devises importantes de change pour le pays. Car, elles sont évaluées à plus de 8 milliards $ par l’administration des mines», écrit l’ODEP.
Pour améliorer le niveau des réserves de change, elle recommande au gouvernement :d’amorcer des réformes fiscales dans le souci d'accroître des recettes publiques et augmenter les réserves de change au-delà de 5 milliards $, comme celles de l’Angola qui sont à 8 milliards $. Ces réformes devraient être focalisées sur la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’accélération du projet de numérisation de la chaîne de la recette publique et la poursuite des audits des administrations financières (DGI, DGDA et la DGRAD).