C’est l’exemple d’un jeune homme entreprenant qui ne perd pas son temps. Feely Mubiayi a 20 ans et une vie bien occupée. Outre ses études supérieures en Douane qu’il poursuit à l’Institut Supérieur d'Informatique et Programmation Appliquées (ISIPA), Feely crée des tableaux d’arts à partir des clous et des fils des diverses couleurs qu’utilisent les couturiers.
Le talent de cet autodidacte est inné. Il s'est aiguisé grâce à l’observation de son grand-frère qui est amoureux du dessin. A l’école secondaire, Feely a pu avoir une bonne maîtrise du dessin scientifique. Des notions qui l’aident à réaliser avec finesse et beauté ses tableaux à travers lesquels il véhicule des messages d’espoir, de bonheur, et de paix.
L’essentiel de sa matière première est constituée des clous, des fils colorés, des planches de bois, des spires.

“C’est possible que je réalise mes tableaux avec d’autres matières : les vis à la place de clous par exemple, si j'utilise les clous et les fils, c’est pour véhiculer un message particulier. Dans mes œuvres, les clous symbolisent la valeur, c’est un objet qui est important mais qu’on néglige souvent et j'utilise ça pour dire aux gens qu’ils ont de la valeur et encourager les gens à ne pas se limiter. Et le fils symbolisent pour moi l’essentiel de la vie; les relations et les étapes de la vie”, explique-t-il.
Le plus grand rêve de feely est de gagner sa vie avec ce métier – ce qui n’est pas encore le cas – et d'influencer les autres. Novice dans l’art, il se bat d’abord avec les moyens du bord pour stabiliser son entreprise, avoir son propre atelier et recruter afin d’accroître sa production. Ses tableaux se vendent actuellement par commande. Mais sa clientèle est encore très restreinte. Son tableau ayant les petites dimensions coûte 50 dollars.
“J’ai commencé à produire ces œuvres d'arts depuis 2016. Plusieurs personnes aiment ce que je fais et les achètent. Comme, je n’ai pas encore fait une grande promotion de mes œuvres, je ne produis que par commande et je n’ai pas encore la capacité de produire une grande quantité, pour le moment je ne travaille pas encore pour l’argent, je travaille pour me faire connaître”, affirme Feely.

Les modestes bénéfices qu’il tire de son activité lui permettent d’arrondir ses fins des mois et de financer en partie sa scolarité. Il sait qu’il peut toujours compter sur le soutien moral de ses proches notamment de ses parents qui vivent à Matadi (365 km de Kinshasa).
En attendant, il ne perd pas espoir qu’un jour il pourra présenter ses œuvres dans des grandes expositions de l’art.