Le docteur Dénis Mukwege, prix nobel de la paix en 2018, a dévoilé sa réflexion sur l’Accord cadre d’Addis Abeba “sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région”. Il a été signé le 24 février 2013 par onze États et quatre institutions internationales et régionales. Pour lui, la RDC a failli.
“La RDC a failli à son engagement à mener des actions concrètes pour entamer une profonde réforme du secteur de la sécurité, incluant l’assainissement de la police, de l’armée et des services de renseignements, institutions qui demeurent infiltrées à tous les niveaux suite aux accords de paix précédents ayant intégré, en vertu du principe d’inclusivité, des éléments des groupés armés rebelles, congolais et étrangers, dans les institutions de la République”, a avancé le gynécologue.
Comme piste de solution, le directeur général de l'hôpital Panzi a donné quelques voies de sorties, notamment le retrait de la RDC de l’EAC (Communauté d’Etats d'Afrique de l’Est) et des forces régionales.
“Face à l’échec des processus de négociations en cours et à l’impasse politique, nous sommes partisans d’une revue de la diplomatie régionale et préconisons le retrait de la RDC de l'EAC et de sa Force régionale, et appelons à une médiation sous l’égide d’un Président africain neutre, originaire d’un pays non limitrophe, pour initier une nouvelle dynamique vers une solution politique”, écrit-il.
Outre ces précédentes propositions, pour Dénis Mukwege, le Congo doit maintenir un état de droit respecté au niveau international.
“Il devient impératif de mettre fin à l’indignation sélective, à l’humanisme à géométrie variable et aux politiques de double standards qui entraînent un déficit de confiance et de crédibilité dans les institutions internationales et le multilatéralisme”, conclut-il.