Disparue depuis plus de deux semaines sans donner le moindre signe de vie, Yvonne Ifete a été tuée, découpée en morceaux et enterrée dans sa propre résidence. Parmi ses bourreaux, son propre chauffeur qu'elle a hébergé pendant cinq ans. Il a avoué les faits à la police, jeudi 4 novembre 2021, où il est détenu avec son complice.
"On l'a ligotée et étouffée à l’aide d’un "essuie" (serviette de bain, ndlr), et on a caché son corps dans ma chambre. Le lendemain matin, après avoir déposé ses enfants à l'école, on s’est rendus au marché pour acheter les sacs. On a ensuite creusé un trou dans sa parcelle et on l'a enterrée", raconte l'air hagard Diego Nzita aux questions du commissaire de police devant les journalistes.
Interrogé sur le mobile de ce crime crapuleux, Diego Nzita enchaine : "On l’a tuée parce qu’on était envoûtés et on voulait vendre sa parcelle tranquillement".
La scène digne du scénario d'un film d’horreur s'est déroulée à Kinshasa dans la résidence de la victime dans la commune de Selembao. Yvonne Ifete, mère de 3 enfants, revenait d’un voyage d’affaires à Dubaï. A son retour, elle retrouve toutes ses affaires sens dessus dessous, raconte son frère. Plusieurs objets de valeurs et de documents manquent dont le titre de propriété de sa résidence.
Dans un échange houleux, selon la femme de ménage qui a assisté à la scène, Yvonne Ifete interroge Diego qui nie tout en bloc. Profondément troublée par ce qui lui arrive, Yvonne informe une amie de la disparition de ses biens. C'est cette dernière qui alertera sa famille et quelques jours après la police. Car après cet appel, Yvonne Ifete ne donne plus de signe de vie.
Alors que la police est déjà saisie du dossier, un rebondissement inattendu va la mettre sur la piste de l'assassin. Au dixième jour de la disparition d'Yvonne, un taxi stationne devant sa résidence. Le chauffeur de ce taxi affirme être venu chercher les enfants pour les amener "faire un tour". Les occupants de la résidence sont curieux de savoir qui peut chercher à faire faire un tour à ses enfants dont la maman ne donne pas signe de vie depuis autant de jours. Ils apprennent stupéfaits que c'est Diego, le propre chauffeur d'Yvonne, qui a commandé cette course.
Le chauffeur de taxi est maîtrisé et conduit à la police où il indique facilement la planque de Diego. Ce dernier est cueilli, transmis à l'unité de police criminelle le même jour. C'est là qu'il avouera quelques jours plus tard son meurtre et son mobile.
Diego et sa désormais ex-patronne ont fait connaissance dans une "chaîne de prière" d'une église évangélique de plus en vue à Kinshasa, cinq ans avant le jour du crime.