Les journalistes et les médias congolais ont subi 110 attaques au cours de l’année 2019 et 2020, selon un décompte de l'ONG Journaliste en danger qui oeuvre pour la défense de la liberté de la presse. Ces chiffres ont été rendus publics à l'occasion de la journée internationale contre l'impunité des crimes commis contre les journalistes célébrée le 2 novembre de chaque année.
La publication intitulée “Mauvais temps pour la presse” dénombre des attaques diverses contre les journalistes et les médias enregistrées au cours de l’année dans un contexte de crise de Covid-19.
L’organisme avance le chiffre de 51% d'atteinte à la liberté de la presse qui a touché la sécurité physique des journalistes, le cas de Dominique Dinanga, journaliste à la radio Top Congo agressé physiquement par les militants de l’UDPS Tshibala. Il s'agissait selon JED, des agressions et des menaces qui ont obligé certains journalistes à entrer en clandestinité pour échapper aux menaces de mort.
Parmi les 110 cas d’atteintes diverses à la liberté de la presse que l’organisme a répertoriés sur l’ensemble du territoire congolais, 48 ont été recensés dans l’Est du pays dont 25 cas dans les deux provinces sous l'état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri. JED mentionne notamment l’assasisinat en novembre 2019 dans des circonstances non élucidées de Papy Mahamba Mumbere, journaliste à la radio communautaire de Lwemba.
JED demande au gouvernement la mise en œuvre des actions prioritaires suivantes :
- Doter la RDC d’une loi d’accès à l’information qui fera obligation à tous les mandataires publics de publier toutes les informations d’intérêt général, non couvertes par le secret, pour des raisons de sécurité nationale.
- Réformer sans délai, le cadre légal répressif actuel, à savoir, la Loi N°002 du 22 juin 1996, portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse, en consacrant la dépénalisation des délits de presse afin que les journalistes puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir.
- Mettre fin aux arrestations des journalistes et aux suspensions arbitraires des médias en confiant à un organe de régulation indépendant l’exclusivité des prérogatives de sanctions et en sensibilisant les forces de sécurité et acteurs du monde judiciaire aux droits et devoirs des journalistes ;
- Mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes doté des moyens et des relais dans les différentes institutions afin que les exactions commises contre les professionnels du secteur ne restent pas impunies ;
- Mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes.