10 000 euros. C’est le prix que fixe But na Filet à tout celui qui veut avoir son nom ou son histoire ou même celle de son business mentionné dans la trame d’une chanson exclusivement dédiée au demandeur. Le phénomène est connu dans le jargon musical congolais sous le vocable «Libanga» en Lingala qui se traduit par « caillou ».
Pourquoi caillou, parce que les noms sont cités ou lancés dans la chanson. C’est de là que l’univers musical congolais a tiré cette métaphore du « caillou lancé », des noms cités à la gloire de l’individu qu’il soit anonyme ou célèbre. Pour peu qu’il paie sa dédicace. Pour qu’une chanson vous soit exclusivement dédiée, les tarifs varient en fonction de la notoriété du chanteur. Ainsi, pour Hugues But na filet, la chanson dédicacée coûte 10.000 €. Ce n’est pas à confondre avec la citation simple du nom d’une personne dans une chanson qui ne lui est pas exclusivement dédiée. Cet autre « Libanga » coûte beaucoup moins cher chez But na Filet, soit 500 €.
L’artiste congolais a lui-même dévoilé sa grille tarifaire dimanche 14 février 2021 au cours de l’émission HD Elengi diffusée sur CongoWeb TV. « C’est une façon pour moi de me vendre et de faire le marketing de mon produit. Je fonctionne comme ça. En plus, mes prix sont fixés en euros. Lorsque je fais la conversion en dollars américains, une chanson dédicacée coûte 12000 dollars », a-t-il expliqué.
Le phénomène « Libanga » constitue l’une de plus importantes sources de revenus pour plusieurs artistes congolais qui évoluent dans un contexte où le marché de la production musicale est quasi mort.