Le président de la RDC, Félix Tshisekedi a décidé d'entériner les membres du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) désignés par les forces politiques congolaises et les confessions religieuses. Il l'a déclaré vendredi 22 octobre 2021 dans une allocution radio-télévisée.
C'est l'épilogue d'un feuilleton qui aura duré de longs mois. Samedi 16 octobre dernier, l'Assemblée nationale a validé en plénière les propositions des membres du bureau de la CENI, en adoptant le rapport d'une commission parlementaire constituée pour examiner la légalité du processus de désignation de ces membres.
La Conférence des évêques catholiques du Congo (CENCO), de L'église du Christ au Congo, d'une partie de l'opposition et même de son camp avaient protesté ces derniers jours contre la candidature de Denis Kadima au poste de président de la CENI, l'accusant de proximité avec le Chef de l'État. Ce qui, selon eux, remet en cause la neutralité attendue de cette personnalité dans le cadre de ses fonctions dans l'organisation des élections. Des appels que Félix Tshisekedi n'aura pas entendus. L'ordonnance présidentielle investissant les membres du bureau de la CENI a même été lue à la télévision publique aussitôt après l'allocution du Chef de l'État.
Certains acteurs politiques à l'instar de Moïse Katumbi établissaient un parallèle avec la désignation en juillet 2020 de Ronsard Malonda comme président de la CENI et s'inspiraient de ce processus pour appeler Félix Tshisekedi à ne pas investir le bureau Kadima en appliquant la jurisprudence Malonda. Ce à quoi Félix Tshisekedi a répondu dans son allocution :
"La question de l'entérinement du bureau de la CENI n'était pas prévue à l'ordre du jour de l'assemblée nationale. Un seul PV désignant le président de la CENI, du reste sans soubassement, lui avait été transmis alors que le bureau devait compter treize membres. Le président et le vice-président de la composante confessions religieuses n'avaient pas sanctionné le PV par leurs signatures. Et deux représentants des confessions religieuses supposées avoir soutenu le candidat de 2020 ont été désavoués par leurs hiérarchies, entachant ainsi d'irrégularité ce processus de désignation".
Ronsard Malonda n'avait finalement plus été investi. Félix Tshisekedi s'est "réjoui que le processus de désignation des membres du bureau de la CENI en 2021 s'est déroulé de manière régulière".
En l'absence du consensus, les représentants des Catholiques et des protestants ayant constesté jusqu'au bout le candidat Denis Kadima, le Chef de l'Etat a estimé qu'une "majorité claire s'est dégagée au profit d'un candidat conformément à la charte de la plate-forme des confessions religieuses".
De plus, la question de la désignation des membres du bureau de la CENI a bien été inscrite à l'ordre du jour de la plénière de l'Assemblée nationale et douze des quinze procès-verbaux attendus ont bien été reçus, a insisté le président Tshisekedi. Ce qui permet au bureau de pouvoir siéger valablement, a-t-il fait valoir, contrairement au processus de 2020.