Face à la recrudescence de l’insécurité dans l’est du pays, le président Félix Tshisekedi a proclamé le 6 mai 2021, un état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, qui est toujours en vigueur. Cette mesure sécuritaire est toujours plébiscitée quatre mois plus tard. 63% des personnes interrogées lors d'un sondage réalisé par le Bureau d'études, de recherche et consulting international (Berci) et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) estiment que l’état de siège est une bonne chose.
Une majorité des sondés (53%) pense même que cette mesure conduira à l’éradication totale des groupes armés
dans l’Est.
Dans le même temps, l’inquiétude des sondés sur leur sécurité personnelle au quotidien a baissé. La proportion des sondés qui s’estiment en insécurité lorsqu’elles marchent seules, la nuit ou tôt le matin, dans leur quartier ou leur village est passée de 49% en mars à 29% en septembre.
Cette évolution est néanmoins beaucoup moins marquée pour les habitants des provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. 44 % se sentent toujours en insécurité dans ce contexte.
Autant la mesure de l'état de siège est saluée, autant son efficacité sur terrain est questionnée. Ainsi, 47 % des personnes interrogées par les enquêteurs estiment que l’état de siège a amélioré la situation, 31% la jugent inchangée et 11% estiment que l’état de siège a détérioré la situation sécuritaire dans les zones concernées.
L’appréciation est beaucoup moins positive pour les habitants des trois provinces en conflit. Chez ces derniers, une partie de sondés pense que l’état
de siège n’a rien changé (30%) ou a détérioré la situation sécuritaire (22%). Et une minorité d’entre eux (43%) estiment que l’état de siège conduira à l’éradication totale des groupes armés.